Grattepanche

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Grattepanche
Grattepanche
L'église paroissiale.
Blason de Grattepanche
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Amiens
Intercommunalité CA Amiens Métropole
Maire
Mandat
Bruno Bardet
2020-2026
Code postal 80680
Code commune 80387
Démographie
Gentilé Grattepanchois
Population
municipale
321 hab. (2021 en augmentation de 5,25 % par rapport à 2015)
Densité 50 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 47′ 17″ nord, 2° 17′ 41″ est
Altitude Min. 69 m
Max. 125 m
Superficie 6,43 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Amiens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Ailly-sur-Noye
Législatives 2e circonscription de la Somme
Localisation
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Grattepanche
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Grattepanche
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Grattepanche
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Grattepanche
Liens
Site web http://www.grattepanche-mairie.fr/

Grattepanche est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Les communes voisines sont : Cottenchy et Estrées-sur-Noye à l’est, Jumel au sud, Oresmaux au sud-ouest, Rumigny au nord-ouest et Sains-en-Amiénois au nord.

Rose des vents Rumigny Sains-en-Amiénois Rose des vents
N Estrées-sur-Noye
O    Grattepanche    E
S
Oresmaux Jumel

Description[modifier | modifier le code]

Grattepanche est un village picard périurbain de l'Amienois situé sur un plateau à 13 km au sud d’Amiens, à 6 km au nord-ouest du bourg d'Ailly-sur-Noye et à 42 km au nord-est de Beauvais, aisément accessible depuis l'ex-RN 1 (actuelle RD 1001).

Le territoire communal, situé à environ 120 m d'altitude se caractérise par un lit de calcaire recouvert d'une couche de terre arable plus ou moins épaisse. La montagne de grès correspond à une colline ou affleure cette roche et a fait l'objet d'une exploitation dans une carrière[1].

Deux vallées étroites et profondes, orientées sud-ouest nord-ouest se rejoignent sur le territoire. Le point le plus élevé se trouve au lieu-dit le Grand Bapaume[1].

En 2019, il est desservi par les lignes de bus du réseau Trans'80, chaque jour de la semaine, sauf le dimanche[2].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, l'approvisionnement en eau se fait par deux puits communaux qui sont creusés à 80 m de profondeur. Deux mares communales permettent d'abreuver le bétail[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 719 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 13 km à vol d'oiseau[5], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 646,6 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Grattepanche est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (90,4 %), zones urbanisées (4,8 %), forêts (4,8 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Gratiani Pagus*, Bratuspance, Bractepanse, Grattechange, Grandpan, Gratpans, Grandpons en 1626, Gratepenche en 1627.

Grattepanche vient de « gratter » et « panse », et indique un "terrain pauvre qui fait se brosser le ventre". [15] : plusieurs communes et lieux-dits, nommés Grattepanche, en Picardie et dans le Nord, avaient le sol ingrat, ils réduisaient ceux qui les cultivaient à se gratter la panse pour mieux tromper la faim[16],[17].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

La découverte de silex taillés semble prouver l'occupation très ancienne des lieux[1].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

En 1471, les habitants se réfugient dans leurs souterrains (ou muches) pour se protéger des combats liés aux affrontements entre Louis XI et le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire[18].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Le village avait déjà son école au XVIIe siècle[1].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Après avoir compté 86 métiers à tisser le velours d'Utrecht en 1886, il n'en reste plus que sept en 1899[1]. Le village était également renommé pour sa production de dindes et de dindons, appréciés des amiénois. Vers 1890, environ 800 bêtes étaient élevées chaque année[19].

Lors de la Guerre franco-allemande de 1870, le passage des armées prussiennes en 1870-1871 a été marqué de lourdes réquisitions[1].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
janvier 1998 mai 2020[20] Maurice Navarre EXG  
2020[21] En cours
(au 7 octobre 2020[22])
Bruno Bardet    

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[24].

En 2021, la commune comptait 321 habitants[Note 3], en augmentation de 5,25 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
255216258212270291310290300
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
293306286264256252239218211
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
17516313911911511110695133
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
153120148179243269288292313
2021 - - - - - - - -
321--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

Le regroupement pédagogique Grattepanche-Rumigny-Hébécourt scolarise les enfants du village[27]. Une classe est située à Grattepanche pour l'année scolaire 2019-2020[20].

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Montagne des Grès[modifier | modifier le code]

La Montagne des Grès est une larris de 2,7 ha géré par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France[30]. Le sol en pente exposé au sud laisse, ici et là, apparaître la craie.

  • La flore se compose entre autres de :
    • genévriers,
    • Pigamon mineur,
    • Ail potager,
    • Polygale chevelu,
    • Lin à feuilles tenues,
    • orchidées sauvages (Orchis pourpre, Orchis moucheron, Orchis militaire...)
    • Globulaire ponctuée,
    • Anémone pulsatille,
    • Brunelle laciniée,
    • Gaillet couché
    • thym...
  • La faune est représentée par des papillons :
  • des Criquets de la Palène
  • des bourdons,
  • des sauterelles
    • un troupeau de brebis qui assurent l'entretien du larris en évitant son boisement[31].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Francis Gourguechon (mort en 2017), instituteur de la commune durant 34 ans, secrétaire de mairie pendant 46 ans. Le terrain de loisirs de la commune porte son nom[32].

Grattepanche dans les arts[modifier | modifier le code]

Les villages de Grattepanche et Saint-Sauflieu sont cités à plusieurs reprises par Jules Verne dans son roman « Le Chemin de France »[33].

Noms jetés des villageois[modifier | modifier le code]

Les habitants du village portaient aux XIXe siècle un sobriquet picard, « Chés codins d’Grattepanche », les dindons de Grattepanche. « On raconte qu’autrefois les villageois avaient fait placer par orgueil, au sommet de la flèche de l’église, un coq-girouette énorme. Les habitants des villages voisins se sentirent humiliés, en perdirent l’appétit, et étaient prêts à venir l’abattre. Un voyageur de passage à Saint-Sauflieu sut les convaincre que ce coq n’en était pas un, qu’il ressemblait bien plus à un dindon, et que cet animal était sans doute à la mesure de l’esprit des habitants de l’endroit[19] ».

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Grattepanche Blason
D'argent à l'anneau de sinople chargé de l'inscription de sable « COMMUNE DE GRATTEPANCHE », au portail d'église du lieu du champ, fermé de tenné, essoré d'azur, mouvant de la pointe, le clocher girouetté d'un coq contourné d'argent, au dindon contourné au naturel brochant sur le tout en cœur[34].
Détails
Fronton de l'église locale sur lequel broche un dindon, renvoyant au surnom des habitants de Grattepanche : chés codins d'Grattepanche (les dindons de Grattepanche) ; surnom qui vient de l'ancienne production de dindons et dindes.

Création de Maurice Navarre utilisée par la commune depuis 1993.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Grattepanche », Ma commune, Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (consulté le ).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Notice géographique et historique, réalisée par l'instituteur, M. Pocholle, 1899, archives départementales de la Somme, Amiens. Lire la notice en ligne, sur le site des archives départementales.
  2. « Trans80, Abbeville », sur trans80.hautsdefrance.fr.
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  5. « Orthodromie entre Grattepanche et Glisy », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Amiens-Glisy » (commune de Glisy) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Amiens-Glisy » (commune de Glisy) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Dictionnaire des noms de lieux de France, Dauzat et Rostaing 1963
  16. Nouvelles Racines, no 95, page 19, SOCIÉTÉ d’HISTOIRE, d’ART, de GÉNÉALOGIE et d’ÉCHANGE, 1986, ISSN 0987-1012 (dépôt légal à la Bibliothèque Nationale)
  17. Jean-Louis Beaucarnot, Laissez parler les noms !, Lattès, 2004.
  18. Site de la mairie, histoire.
  19. a et b Jacques Dulphy, « Légendes picardes à raconter : les dindons de Grattepanche », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. a et b « Maurice Navarre, maire de Grattepanche, ne se présentera pas aux prochaines municipales : Élu au conseil municipal en mars 1989 puis maire depuis janvier 1998, l’élu a décidé de passer la main. Il explique son choix », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  22. Jean-Christophe Fouquet, « On écluse à Grattepanche : En travaux jusqu’aux vacances de la Toussaint, la rue de Saint-Sauflieu deviendra « la plus belle de Grattepanche », anticipe Bruno Bardet, le maire du village », JDA, no 958,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. Site communal de Grattepanche, rubrique école.
  28. Oswald Macqueron, « Aquarelle : Église de Grattepanche, d'après nature, 1877. », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
  29. Oswald Macqueron, « Aquarelle : Calvaire à Grattepanche, d'après nature, 1877. », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
  30. https://www.cen-hautsdefrance.org/la-montagne-des-gres
  31. https://picardie.media.tourinsoft.eu/upload/la-montagne-des-Gres-fiche-circuit-Grattepanche-Somme-Picardie.pdf
  32. « Le terrain de loisirs de Grattepanche prend le nom de l’instituteur : Initiation à l’informatique, site web de la commune... Il y a peu d’habitants à qui il n’ait pas rendu service », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. Le chemin de France par Jules Verne.
  34. « 80387 Grattepanche (Somme) », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

Ouvrages[modifier | modifier le code]